Le mot du mois d'octobre

A.P.P.E.L.É.    A    S.E.R.V.I.R.   
Samedi dernier, nous étions réunis autour de nos Evêques, Mgr de Germay et Mgr Lagadec, pour fêter avec quelques jours d’avance, les 60 ans du renouveau du diaconat permanent. C’est en effet en novembre 1964 qu’a été rédigé l’article du Concile qui rétabli le diaconat permanent sous la forme que nous connaissons actuellement.
Mais au fait, comment devient-on diacre ? Plutôt que de faire un édito théorique sur la formation et le ministère de diacre, il m’a été demandé de faire un témoignage sur ce qu’a été mon parcours.
C’est d’abord un appel qui nous met en route, appel qui, pour ce qui me concerne, a été renouvelé à plusieurs reprises au cours des différents services d’église que j’ai pu rendre.  Consciemment ou inconsciemment, cet appel est resté sans réponse de ma part pendant près de 20 ans, encore que….. le Seigneur devait travailler le terrain. Jusqu’au jour où le Père Marc, qui à l’époque était notre curé, m’a demandé de venir le voir. Même si je pressentais que cette demande n’était pas innocente, j’étais loin de penser qu’au cours de la conversation viendrait la phrase « As-tu pensé au diaconat ? » Pourquoi moi ? Pourquoi moi, alors que le Père Marc ne me connaissait pas ? Cette question a déclenché en moi une tempête, sans doute parce que c’était “le bon moment”. Après évidemment quelques semaines de réflexion, je me suis dit que cet appel, rapproché aux appels antérieurs que j’avais eu, ne pouvait venir que du Seigneur. J’ai donc accepté de démarrer la formation : on verra bien, faisons confiance, me suis-je dit. Si le Seigneur veut vraiment de moi, il me donnera les moyens d’y arriver.
Me voilà donc en route pour 6 ans de formation, avec des hauts et pas mal de bas, mais c’est sans doute dans ces périodes de doute et d’interrogations que le Seigneur éprouve notre vocation. Et puis il y a eu, je l’ai dit, à partir du moment où ma démarche a commencé à se savoir, le soutien discret de la paroisse à travers la prière, soutien que j’ai presque physiquement ressenti.
Voilà maintenant un peu plus de 8 ans que j’ai été ordonné, et je ne regrette pas un seul instant la réponse que j’ai donné à l’appel que m’a adressé le Seigneur à le suivre dans ce ministère. Je ressens beaucoup de joie à accompagner des familles pour le baptême de leur enfant, des futurs mariés pour le plus beau jour de leur vie, et même, bien que ce soit dans un autre registre, des familles en deuil. Ce sont aussi des rencontres plus informelles. Ma mission s’élargit cette année, puisque, sans lâcher ma mission en paroisse, le diocèse me confie le service d’accompagnement des prêtres et diacres ainés. Encore une mission à laquelle le Seigneur m’appelle.
Un appel, ça se reçoit, c’est souvent renouvelé, ça se murit, et c’est après une période de discernement que nous pouvons y répondre. Si, comme le jeune Samuel dont l’histoire nous est racontée dans la Bible (1 Samuel 3), vous entendez à plusieurs reprises un appel du Seigneur à le suivre et à le servir, répondrez-vous comme il l’a fait « Parle Seigneur, ton serviteur écoute » ? Cela vaut vraiment la peine d’y réfléchir.
Jérôme Bertout, diacre